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Alors qu’elles ont vécu depuis des millénaires dans les forêts du « Trapèze amazonien », aujourd’hui devenu le Parc National Amacayacu, les communautés autochtones sont désormais considérées comme un obstacle à la conservation. Leurs droits ont été systématiquement violés depuis la création du Parc National en
1975.
En avril 2015, le ministre du commerce, de l’industrie er du tourisme a signé un accord pour construire un itinéraire touristique, sans que les communautés locales ne soient consultées au préalable. Ce projet comprendrait la construction de grands sentiers de randonnées et d’équipements le long d’une route de 8 km traversant la forêt vierge, les rivières et les communautés.
Les Tikuna, Les Yagua et les Cocama qui vivent à San Martín de Amacayacu ont dénoncé la violation de leurs droits au consentement libre, préalable et éclairé. De ce fait ils ont pressé le gouvernement colombien d’interrompre les activités de construction et d’engager un processus de consultation.
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Faits intéressants
- The Parc National Amacayacu a été créé en 1975. Il s’étend sur 4220 km 2 au sein du Trapèze amazonien, la seule partie du territoire colombien avec un accès au fleuve Amazone. En 1928, la Colombie et le Pérou ont signé le traité de Salomón–Lozano qui a reconnu la possession colombienne de cette zone, ouvrant ainsi l’accès du pays au grand fleuve.
- 10 % du Parc National chevauche des territoires autochtones (resguardos indígenas) dont Buenos Aires, San Martín de Amacayacu, Palmeras et Mocagua. Il jouxte aussi les territoires de Macedonia, El Vergel y Zaragoza. Tous sont des territoires Tikuna, mais un nombre plus limité de Yagua et Cocama
vivent aussi dans cette zone. - Les Tikuna vivent au Brésil, au Pérou et en Colombie et représentent le plus grand groupe autochtone du Trapèze amazonien. La Colombie compte entre 6600 et 8000 Tikuna, San Martín de Amacayacu ayant une population d’environ 500 personnes.
- En avril 2015, le ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme, via le Fond National pour le Tourisme, a signé un accord de coopération pour construire un itinéraire touristique dans la municipalité de Puerto Nariño, en Amazonas, investissant plus de 5900 millions de pesos colombiens. Le projet comprend la construction de ponts piétonniers, de marches en bois, de sentiers, d’allées
couvertes, d’enseignes, de toilettes, d’un magasin, d’un embarcadère et de trois points de vue sur une route de 8 km traversant les communautés et le long des rivières.
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Plus de lectures
- Huffington Post (2015) : L’histoire oubliée des « déplacements violents » qui ont
aidé à créer les parcs nationaux (en anglais) : http://www.huffingtonpost.com/entry/national-park-service-anniversary-indigenous-people_us_55dcdd7ce4b0a40aa3ac9998 - Maria Clara van der Hammen (2003) Les « resguardos » autochtones de
Colombie : leur contribution à la conservation et à l’utilisation durable de la forêt https://cmsdata.iucn.org/downloads/the_indigenous_resguardos_of_colombia.pdf - Ungar & Strand, Sustainability (2012) Gestion intégrée des aires protégées en
Amazonie : l’importance des réseaux sociaux sur la connaissance écologique.
http://www.mdpi.com/2071-1050/4/12/3260
- Huffington Post (2015) : L’histoire oubliée des « déplacements violents » qui ont
